Rénovation démocratique : il faut un choc de crédibilité

Le rapport Jospin : un “pschitt” de plus ?

La crise  de décomposition que connaît l’UMP depuis trois semaines aura découragé les plus engagés, même s’il s’agit davantage d’une crise politique  (positionnement et alliances) que de la guerre d’egos que certains veulent bien nous présenter.

L’appel à Alain Juppé, condamné à l’inéligibilité pour des emplois fictifs « comme personnalité morale incontestable » par le clan Fillon héberluerait dans n’importe quel autre pays. Il n’est que la suite logique de l’alternative régalienne imposée au Parti Socialiste entre Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis, eux aussi condamnés à des peines de prison pour des motifs analogues.

Il ne faut donc pas s’étonner outre mesure que le rapport présenté le vendredi 9 novembre « pour un renouveau démocratique » par la commission dite Jospin n’a pas fait un bruit médiatique assourdissant. Coincé entre le rapport Gallois sur la compétitivité et la conférence de presse du Président de la République, il eut fallu pour cela que son contenu soit explosif. Il n’en est rien. Les Français attendent beaucoup plus pour se réconcilier avec la sphère politico médiatique. Continuer la lecture

Après le traité, les nonistes s’en prennent à l’Euro. C’en est assez !

en collaboration avec Lionel Rouillon 

Lundi 19 novembre, l’agence Moodys’S a dégradé la note de la France, lui retirant à son tour le fameux AAA. Selon elle le pays perdrait régulièrement en compétitivité. Parallèlement, les négociations commencées entre les chefs d’Etat Européens sur le budget de l’Union s’annoncent plus que conflictuelles. Et les déclarations pessimistes se succèdent, au gré de l’europhobie affichée du gouvernement Cameron et reprises en chœur par les nonistes de toutes obédiences. 

Chacun y présente volontiers son pays comme une victime, oubliant le plus souvent d’avoir l’honnêteté de parler des recettes reçues de l’Union et qui alimentent des pans entier de son économie.

Comme ils le font à chaque occasion, les nonistes, mettent en cause l’Europe et maintenant l’Euro. Pour relancer nos économies, il faudrait sortir de l’Euro et dévaluer. Pour eux point de doutes : C’est la faute à l’Europe si la Grèce s’enfonce. C’est la faute à l’Euro si l’économie est atone, le pouvoir d’achat en baisse et si le déficit commercial en hausse. Sortons de l’Euro et tous nos problèmes seront résolus nous disent-ils. Une dévaluation massive permettrait d’un coup d’un seul de relancer la production du pays, de rendre nos produits exportés moins chers et donc plus compétitifs et les produits importés, enfin exorbitants pour ces mauvais citoyens qui se laissent aller à acheter étranger ! Acte suivant, la relance de la production ainsi obtenue génère de la croissance et tire le pays de l’ornière.

Un raisonnement simple donc, c’est d’ailleurs ce qui fait sa force. Mais surtout un raisonnement faux ! Continuer la lecture

11 novembre

Mon grand-père Armand Losay (1884-1957) a été fait prisonnier à Givet  le 1er septembre 1914 et libéré le 5 janvier 1919.

Le 22 août 1914, en un seul jour, dans la poche de Givet, entre 25.000 et 30.000 soldats français et belges sont morts. En une seule journée. La bataille la plus sanglante de tous les temps. Bien plus que les batailles des guerres napoléonniennes.

En échappant à la mort, en étant fait prisonnier, mon grand-père échappait à Verdun, au chemin des dames, aux gazages, aux pilonnages d’artillerie de sa propre armée pour faire  avancer les fantassins.

Quand il est revenu de captivité, mon père avait 6 ans  et n’avait aucun souvenir de ce monsieur parti à la guerre quand il avait 6 mois.

Mon père a été fait prisonnier en 1940 et interné au stalag 2B.

L’horreur absolue de la Shoah fait parfois oublier l’horreur relative qu’ont vécue les PG.

Une petite pensée pour eux.

 

Derrière les pigeons des vautours ? des questions mal posées

écrit en collaboration avec Lionel Rouillon.

Derrière les pigeons des vautours ? des questions mal posées

Nous avons voulu attendre que le buzz médiatique autour des « pigeons » soit retombé pour intervenir sur ce sujet de polémique qui nous semble biaisé et mal abordé.

 Rappelons-nous, il y a quelques semaines, des entrepreneurs, se positionnant comme partie prenante de la nouvelle économie, levaient le vent de la colère protestant contre le projet de réforme de la fiscalité sur les cessions d’entreprise.

En deux semaines ceux qui se sont appelés les « pigeons » ont réuni la signature de 65.000 personnes, imposant au gouvernement de recevoir une délégation d’entre eux et de revoir sa copie.

Rendons d’abord à César ce qui lui revient. Bien évidemment ce buzz n’avait rien de spontané et son organisation a été confiée à l’agence Yopps dirigée par Yael Rozencwajg. Espérons pour elle que cette opération lui rapportera des clients car on ne peut que saluer son professionnalisme. Continuer la lecture

Rama Yade : sectarisme et décalage horaire

Pauvre UDI… mes amis radicaux, vous n’en portez aucune responsabilité. Juste sans doute l’idée de vous voiler la face pendant quelques heures.

L’inénarrable Rama Yade a passé de longues minutes d’antenne radio à critiquer le premier ministre pour avoir prévu de faire une intervention télévisée mardi soir au 20 heures, au moment, selon elle, du résultat de la présidentielle américaine.

On sait combien je pense cet évènement important pour le monde.  Et elle aurait vraiment raison… si le résultat des présidentielles avait bien lieu mardi soir heure française.

Mais, Rama Yade, dans son unique registre de la critique violente, avant hier contre la gauche, hier contre Sarkozy, ce matin contre l’UMP, quelques heures plus tard contre le gouvernement, a une nouvelle fois montré sa vacuité.

Les résultats des présidentielles américaines seront connues mercredi soir heure française et pas mardi. Et oui, Madame Yade, vous qui avez accepté sans broncher à Washington le “elles sont belles, hein” de Sarkozy, adressé à vous comme à Rachida Dati, vous devriez vous souvenir qu’il y a quelques heures de décalage horaire entre la France et les USA.

Votre sectarisme de vous grandit pas. N’avez vous vraiment que cela en magasin ?

Un passé nommé Désir

Le congrès de Toulouse du Parti Socialiste s’est terminé sans surprise, comme sa préparation avait commencé. Harlem Désir est désigné. Le Parti est lobotomisé.

Que semble loin le temps, en 2006, où la météorite Ségolène Royal bousculait les lignes, osant aborder des questions taboues, sur la sécurité, l’équilibre des droits et devoirs, la décentralisation, le cumul des mandats, la création d’un parti ouvert, réclamant de se réapproprier les attentes populaires, quitte à faire moindre place aux “bobos”.

Comme Sarkozy et Bayrou, Royal a été balayée par la crise. A droite, au centre, à gauche, les postures innovantes, les volontés rénovatrices, le souhait de s’émanciper des stéréotypes éculés, ont été balayées par la crise pour redonner place aux réflexes les plus archaïques. Là où on aurait besoin de visionnaires, de donneurs de souffle, on a affaire aux bricolages, aux tripatouillages et aux ravaudages les plus décourageants. Continuer la lecture