Un passé nommé Désir

Le congrès de Toulouse du Parti Socialiste s’est terminé sans surprise, comme sa préparation avait commencé. Harlem Désir est désigné. Le Parti est lobotomisé.

Que semble loin le temps, en 2006, où la météorite Ségolène Royal bousculait les lignes, osant aborder des questions taboues, sur la sécurité, l’équilibre des droits et devoirs, la décentralisation, le cumul des mandats, la création d’un parti ouvert, réclamant de se réapproprier les attentes populaires, quitte à faire moindre place aux “bobos”.

Comme Sarkozy et Bayrou, Royal a été balayée par la crise. A droite, au centre, à gauche, les postures innovantes, les volontés rénovatrices, le souhait de s’émanciper des stéréotypes éculés, ont été balayées par la crise pour redonner place aux réflexes les plus archaïques. Là où on aurait besoin de visionnaires, de donneurs de souffle, on a affaire aux bricolages, aux tripatouillages et aux ravaudages les plus décourageants. Continuer la lecture

Et maintenant, que faire ?

Vous le savez, j’ai soutenu la candidature de F. Hollande dès le premier tour. Je me félicite de son élection. Elle doit permettre de mieux rassembler les Français, de conforter les partenariats européens mis à mal par des guerres d’égos et une insuffisante intégration.
Ceux qui connaissent mon engagement politique le savent ; j’ai, dès ma prime jeunesse été engagé à gauche.
Ceux qui connaissent mon engagement professionnel le savent ; j’ai le culte de la performance dans le respect des personnes et l’encouragement de l’initiative.
Ceux qui me connaissent personnellement savent mon attachement à la tolérance.
J’ai rejoint récemment, vous le savez, une nouvelle formation politique,la GMR, Gauche Moderne et Républicaine.
Il n’y a pas ce soir 51 % de “bons” et 49 % de “méchants”
J’ai toujours travaillé dans le secteur privé dont je suis salarié. La majorité des gens que je cotoie, salariés comme moi, votent à droite. Sont ils des “chiens de garde” du patronat ? des “valets” de l’impérialisme ?
Non, ils doutent que la Gauche soit capable de juguler la dette, de créer la confiance économique, de stimuler les entreprises dont dépend leur emploi.
Les électeurs de Le Pen sont-ils tous des “salauds” comme le disait Tapie en son temps ? sans doute certains. Sans doute pas 17 % de la population.
 Le FN n’est pas un parti fasciste (au sens historique de ce qui a existé dans les années 30 et 40). Ses électeurs ne sont pas des fascistes.
Ils attendent des réponses concrètes à des questions concrètes, sur le pouvoir d’achat, les transports, le logement, la sécurité, le vivre ensemble, ce que mes amis et moi appelons “la République”. On ne peut les “abandonner aux poubelles de l’histoire”.
On ne peut admettre, comme le propose Terra Nova, le think-tank si influent auprès de la direction du PS, que les classes populaires sont perdues pour les politiques progressistes
Oui la victoire de F. Hollande soulève un espoir.
Oui cet espoir doit se consolider par une majorité parlementaire.
Mais, attention à l’arrogance
Mais, attention à ne pas rassembler
Mais, attention à ne pas succomber aux prophètes de “demain on rase gratis”.
L’autre chemin pour une Gauche moderne, se propose de rassembler des femmes et les hommes, investis dans le monde professionnel (et notamment du privé tellement méconnu du PS et du FdG), associatif, syndical pour créer une force responsable, réaliste, pragmatique, républicaine, totalement partie prenante de la majorité présidentielle, qui permette l’existence d’un pôle d’équilibre en son sein.
C’est dès maintenant qu’il faut se retrousser les manches, faute de quoi les faux prophètes de bonheur nous annoncent de sévères gueules de bois.