Cuba Si ! Castro No !

Les héros devraient  mourir jeunes

Ainsi Fidel Castro est mort le 25 novembre à l’âge de 90 ans. Ce n’est pas sans pertinence que Michel Onfray s’interroge sur la curiosité de cette date qui correspond à l’anniversaire du départ des 82 combattants castristes en 1956 vers Cuba sur leur coque de noix le “Granma”.

Ainsi peuvent prêter le soupçon les régimes autoritaires qui adorent arranger l’histoire à leur manière. Alors, Castro mort depuis plusieurs semaines ? Castro débranché de jour dit sur ordre des hiérarques du régime ? … et alors…

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Je doute que l’on voit un jour sur les tee shirts des jeunes gens de l’extrême gauche la figure de cette personne âgée et malade. Les jeunes révolutionnaires n’aiment pas trop les vieux.

J’ai d’ailleurs toujours été surpris par la fascination assumée par beaucoup de gens de ce courant pour les mâles  figures de beaux jeunes hommes en armes prêts au combat. Très loin de leurs discours  habituels. plus proche de d’Annunzio, voire de Drieu dans l’imaginaire du héros. “Viva la muerte” disaient les uns. “Qu’importe où nous surprendra la mort, qu’elle soit la bienvenue….” écrivait Ernest Guevara.
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Oui, Castro a été jeune, fringant, barbu et a fait le coup de feu. Mais voilà, il a vieilli, il a dirigé son pays des années et des années. Ce n’est pas ainsi que l’on fait rêver les guerilleros du quartier latin ou de Nuit Debout. Alors, ce sont les images du “Che” ici, et de Thomas Sankara ailleurs qui font rêver de révolution et s’affichent fièrement sur les tee shirts. Ils sont morts jeunes en héros tragiques sous les coups de leurs adversaires, vendus, trahis. Jeunes pour l’éternité.

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Macron est-il Monsieur x ? JJSS ? ou Tony Blair ?

Alors, Emmanuel Macron se présente !

Je ne peux pas nier qu’ Emmanuel Macron soit séduisant. Un homme ayant le courage d’épouser sa prof de 24 ans son aînée et de rester avec elle, alors que l’argent, la notoriété et les tentations sont là, ne manque pas de panache.

Et les tentations lui sont multiples.macron

Qui aurait pu imaginer que le collaborateur de Georges Sarre, sans doute ce que le PS fût capable de produire de plus rigide (sans sous-estimer André Laignel bien sûr), puisse devenir banquier d’affaires, puis ministre de d’économie de François Hollande, quelques semaines après avoir fustigé la politique de celui-ci dans un article de presse ?

C’est plus qu’intéressant.

C’est séduisant pour le social libéral assumé que je suis. Continuer la lecture

Flex office chez BNP Paribas

J’ai eu le privilège de coordonner la mise en place d’une organisation du travail en flex office  pour + de 2500 collaborateurs d’une entité de BNP Paribas, Personal Finance (connue du grand public par les marques Cetelem, Cofinoga et Crédit Moderne) dont le démarrage a eu lieu en juillet 2016 :unicity

Qu’est ce que le flex office ?

On appelle ça aussi desk sharing, environnement dynamique… même si ces dénominations ne recouvrent pas exactement la même réalité.

Du point de vue gestion des actifs immobiliers, c’est le constat que dans le tertiaire, entre 35 et 55 % des positions de travail affectées à un individu ne sont pas occupées à un instant T (vacances, RTT, maladies, déplacements locaux, déplacements lointains et surtout réunions, réunions, réunions…). A presque 1000 € annuels le m² dans l’Ouest parisien (taxé, chargé) ça fait cher la place inoccupée.

Du point de vue de la réalité de l’activité des salariés, l’assignation à résidence à une place attribuée “tu as une position de travail à un endroit donné. Tu n’en bouges pas sauf impérieuse nécessité” correspond à des modes d’organisation qui n’ont plus cours et des modèles managériaux très “top down” et hiérarchisés de moins en moins acceptés par les collaborateurs. La génération Y évidemment, mais pas seulement, loin de là. Continuer la lecture

USA : quelques premières réflexions

Je suis un parisien, je pourrais être un New Yorkais ou un San Franciscain. J’aurais aimé l’élection de Hillary Clinton, comme symbole du plafond de verre qui vole en éclat, venant de la puissante démocratie américaine. Américain, j’aurais voté Clinton.

Mais, essayons d’observer ce qui s’est passé et de penser France 2017 quand on écrit USA 2016 :

  • Les élites politico-médiatiques et les militants politiques français (de droite et de gauche) ont toujours combiné une totale incompréhension de la vie politique américaine, un profond mépris de son personnel politique avec une profonde sidération quant au profil des dirigeants qui en émergeaient.
  • Souvenons nous de ce qu’on disait sur Jimmy Carter “le marchand de cacahuètes…… De Reaganjimmy_carter, l’acteur de westerns imbéciles, de Bush 2 le gros débile alcoolique… et c’est sans fin. Mais ces gens ont été élus et n’ont pas tous fait de très mauvais présidents (qu’on soit d’accord ou non avec leurs orientations est une autre histoire).
  • La formidable aventure de la révolution numérique, saluée (à juste titre) par tout ce que le monde compte d’esprits tournés vers l’avenir, ne doit pas faire oublier qu’il y a une histoire à raconter et un avenir à offrir à ceux dont elle détruit les emplois. Ils sont et seront nombreux : hier les ouvriers d’industrie, aujourd’hui salariés des services, demain ingénieurs, informaticiens … et même médecins. Et si on ne les oubliait pas ?
  • Une partie de la population, de ce fait, par ce qu’elle vit ou par ce qu’elle projette, est dans une grande insécurité, réelle ou perçue. Elle peut être économique et sociale. Elle peut être aussi une insécurité culturelle (cf Laurent Bouvet). Et si on les écoutait ?
  • Pour elle, domine l’impression d’être délaissée par les élites qui ne s’intéressent qu’aux idées, aux tendances dominantes à New York et San Francisco (dans le boboland en France). Et si on ne les méprisait pas ?
  • Pour une partie de cette population, cette impression se traduit par le rejet qui peut aller jusqu’à l’exécration des symboles représentatif de cette élite qui trône à Washington comme à New York. Et pour des gens ni racistes ni misogynes (et a fortiori pour ceux qui le sont), une femme succédant à un Africain américain c’était trop. Et si on envoyait des symboles équilibrés ?
  • L’Amérique, comme la France est donc coupée en deux. Aux USA, comme en France, Washington (le personnel politique) est considéré  comme une planète autonome hors de la réalité des gens. Milliardaire (qui est souvent considéré comme un handicap en France, mais pas aux USA), mais contempteur de Washington, Trump est apparu comme un homme du renouveau. (Un peu plus crédible en ce rôle, avouons le, que Bruno Le Maire en France !). Et si on donnait vraiment des signes de rénovation ?
  • Par ailleurs, là-bas, comme ici, on ne gagne pas une élection en se contentant de dénoncer un épouvantail, qu’il s’appelle Trump, Le Pen ou Sarkozy (ou Hollande ces temps-ci). Dès 1986, sans qu’on n’ait jamais su si c’était du second degré ou non (les affiches étaient assez humoristiques),au-secoursla Gauche faisait campagne sur la thématique “l’autre est un méchant”. La Gauche a perdu en 1986. Et la paresse intellectuelle, la conviction profondément ancrée chez beaucoup qu’il est évident qu’ils portent la seule vérité possible font un bon tandem pour s’exonérer de la construction d’un programme. Et si on arrêtait cette puérilité ?
  • Un programme ? Evidemment pas pas un manuel détaillé de ce qu’il faut faire au jour le jour dans les 4 (5 en France) prochaines années, mais une vision, une perspective, une “geste” à laquelle on puisse adhérer. Trump a su le faire avec “rendre à l’Amérique sa grandeur”. “Trump est un incapable imprévisible” n’est pas une vision d’avenir à laquelle on peut adhérer. Et si les candidats nous montraient la “nouvelle frontière” ?
  • Enfin, on ne gagne pas une élection avec un candidat détesté par une partie importante de l’opinion.  Evidemment les gens de droite n’aiment pas trop les candidats de gauche et réciproquement. Ce serait beaucoup demander. Mais il peut y avoir un minimum de respect ou, au pire, de l’indifférence. Quand un candidat est quasi unanimement perçu par le camp adverse et même une partie de son propre camp comme un politicien retors, une personne sans foi ni loi, quelqu’un qui ne respecte pas la fonction qu’il exerce (je parle des emails de Clinton, pas des entretiens Hollande/Poutine livrés à l’enregistrement de journalistes, on l’a naturellement compris)… l’élection est perdue. Et si les électeurs des primaires diverses y réfléchissaient ?

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La primaire des boutiquiers et des notaires : épisodes 1 et 2

J’ai regardé le 1er épisode de la primaire de la droite. Naturellement l’exercice convenu de se succéder en prises de paroles, à 7, debout devant un pupitre doit être aussi désagréable à faire qu’à regarder.

Et puis c’était une première fois. Le trac, tout ça pour des débutants c’est normal ; on pardonne.primaire-droite

Mais j’étais content : 7 personnes intelligentes, diplômées, expérimentées, dont au moins une a travaillé en entreprise, allaient nous donner leur vision de la France jusqu’en 2022 et peut-être au delà.

Ils vont nous dire comment faire de notre pays, seul ou allié à ses partenaires européens, le territoire d’éclosion et de développement des GAFA de demain. La France en Europe va retrouver le sourire en devenant la France 3.0gafa Continuer la lecture

repentance ou renoncement ?

Le 26 octobre, j’apprenais le décès de Gérard de Chaunac Lanzac. G. de Chaunac avait été président de Cetelem au début des années 80, une entreprise où j’ai longtemps travaillé, sans l’avoir connu avant son départ en retraite en 1985.

Un président d’établissement financier comme on n’en imagine sans doute plus. Il n’avait entendu parlé ni de lean management, ni de ACE. Power point n’existait pas et il aurait été bien en peine de manier un tableau Excel. Mais cette entreprise était alors en forte croissance. Elle était managée par des hommes (oui essentiellement c’est vrai) qui misaient sur les hommes et les femmes (pas encore souvent). les paris étaient parfois osés et des carrières se sont faites qui n’auraient existé nulle part ailleurs dans ce secteur.

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Mais Gérard de Chaunac n’était pas que cela. Pendant la guerre il rejoint la 2° DB du Général Leclerc. Commandeur de la Légion d’honneur, croix de guerre cité 4 fois, Legion of Merit (USA)… il sera aide de camp de Leclerc. Continuer la lecture