Un pôle d’équilibre pour aider à la victoire de F. Hollande

A quelques jours des élections présidentielles, à rebours de la quasi-totalité des pronostiqueurs, je pense toujours que Nikolas Sàrközy peut gagner si François Hollande ne réussit pas à convaincre qu’il est vraiment le candidat du changement, notamment auprès de l’électorat populaire (voir l’excellente analyse de L. Bouvet sur la prolophobie d’une certaine gauche), mais aussi auprès des couches moyennes supérieures qu’il doit convaincre de sa crédibilité économique et de sa volonté d’élargir sa majorité à un pôle d’équilibre :

– En faisant campagne pour François Hollande, c’est ce que le groupe politique que j’ai rejoint, “l’autre chemin pour une Gauche moderne”, tente de contribuer à faire, à la mesure de ses forces. En créant avec Cap 21 de Corinne Lepage et des personnalités issues du centre, un Rassemblement démocrate, écologique et républicain, l’Autre chemin prend dans le même temps des initiatives pour élargir et construire concrètement ce pôle.

– Bien sûr, Marine Le Pen a intérêt à la défaite de l’UMP pour apparaitre comme la principale force d’opposition et tirer à boulets rouge sur un gouvernement de gauche

– Bien sûr, comme Bayrou, elle parie sur un éclatement de l’UMP.

– Elle ne donnera pas de consigne de vote. Bayrou appellera timidement à voter Sàrközy le 2 mai, la veille de la fin de campagne.

– Mais leurs électeurs, eux ?

Revenu à l’étiage de l’antique Centre des démocrates sociaux (CDS), Bayrou entraîne des électeurs baptisés de centre droit, mais plus “baptisés” que  centristes. ils sont clairement ancrés à droite et souvent plus proches de Boutin que de l’aile moderne de l’UMP.

Le FN n’est pas un parti fasciste. Les circonstances ne s’y prêtent pas et l’idéologie véhiculée n’en relève pas. Bien sûr il y a les nombreux “dérapages”, racistes, antisémites, homophobes… Ils existent. Mais “open up”. Ouvrons les yeux. Aujourd’hui l’aile la plus conservatrice du parti Républicain attaque Mitt Romney sur le fait qu’il parle français et a dit qu’il aimait bien Paris !

Il faut tout ignorer des discours des ailes droites des républicains américains, des conservateurs britanniques, de la CSU bavaroise, sans parler des partis de droite de la mittle Europa, pour faire du FN un parti fasciste. Aux USA, il n’est pas même certain qu’il se situerait dans l’aile la plus extrême du parti Républicain. Ceci ne veut pas dire qu’en son sein et à sa direction il n’y ait pas des nostalgiques des camelots du Roi, de Pétain ou de l’OAS. Evidemment. Mais ceci de fait pas du FN le PPF de Doriot.

Quant à ses électeurs, ils sont exaspérés, comme ceux de Mélenchon par l’incapacité des gouvernements à répondre à leur vie quotidienne. Souvenons nous que sondés tous les mois, 83% des Français déclarent avoir des difficultés à boucler leur fin de mois.

Les électeurs de Bayrou vont voter Sarkozy. La question est de savoir si les  “exaspérés” (terme que je trouve plus approprié qu’indignés) vont s’abstenir en masse, préférer un changement auquel ils n’adhèrent pas “en positif” ou se répartir selon les lignes de clivage apparentes droite/gauche.

Dans ce contexte, je pense que la victoire de Sarkozy est encore malheureusement possible.

C’est aussi la responsabilité du PS Français qui se présente encore souvent comme “le plus à gauche d’Europe” de ne pas se positionner dans la durée et la stabilité comme une force crédible économiquement, réformatrice.

Une fois de plus, la campagne du PS, en distanciant le candidat du Parti, laisse ce dernier maintenir son positionnement “à gauche” et le candidat “plus au centre”, laissant comprendre que le candidat fait des concessions et non pas qu’il défend des idées propres. C’est le remake de la campagne Jospin avec son pitoyable mais honnête “je suis socialiste, mais mon programme n’est pas socialiste”.

C’est aussi pourquoi, petitement au départ (mais “nous partimes 500 et par un prompt renfort…) il est indispensable que se construise un parti explicitement social libéral. C’est le choix de l’autre chemin.  Je vous invite à nous rejoindre et à contribuer avec nous à la constitution du pôle d’équilibre dont François Hollande aura besoin.

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