150 millions de prêt sur l’argent public pour financer les call centers et la délocalisation informatique au Maroc !
On se souvient du bruit qu’avait fait l’attribution par la Région Ile de France d’un marché de call center opérant pour partie depuis le Maroc, et les attaques dont avait été l’objet JP Huchon, alors qu’il n’avait fait que respecter le code des marchés publics.
Je n’ai pas d’opposition de principe à la localisation de l’emploi ici ou là.
D’un point de vue éthique, on ne voit pas très bien pourquoi il serait plus louable qu’un Berrichon ait du travail plutôt qu’un Marocain ou un Mauricien. D’un point de vue socio-politique, il est clair que la seule solution à la diminution de l’immigration économique, c’est la création d’emplois dans les pays d’émigration. D’un point de vue stratégique, il est évident que le développement inégal et combiné qui permet l’augmentation du niveau de vie dans les pays autrefois émergents est un facteur de stabilité et de paix…
Il n’empêche ! De là à faire financer par les contribuables français les call centers et les centres informatiques au Maroc et contribuer ainsi activement à la destruction de l’emploi en France, il y a un pas, que dis-je, un gouffre, que seul un Montebourg était capable de franchir !
Le chantre de la réindustrialisation, des relocalisations, celui qui veut nationaliser les haut-fournaux obsolètes, obliger les Français à acheter des Peugeot même s’ils préfèrent les VW, vient de signer, fin décembre, un accord pour financer le “Casanearshore”, (contraction de Casablanca et de near-shoring, anglicisme pour désigner les délocalisations pas trop lointaines).
“Casanearshore” qui emploie plus de 20 000 personnes, s’est spécialisé dans l’accueil des activités de service.
100 multinationales y sont implantées. On y trouve des centres d’appels français, dont celui de Free, le Crédit Agricole, BNP Paribas, Axa…
« M. Ayrault et M. Montebourg sont-ils tombés sur la tête?» demande Régis Granarolo, président de l’Association professionnelle des informaticiens, pour lequel cette convention est un encouragement à la « re-délocalisation ».
36 000 informaticiens sont au chômage en France. Téléperformance a fermé plusieurs sites, la plupart des centres d’appels délocalisent pour tenir les tarifs serrés imposés par les donneurs d’ordre…
Vous pensiez Montebourg capable de tout ? il l’est !