{"id":993,"date":"2012-11-26T15:12:17","date_gmt":"2012-11-26T14:12:17","guid":{"rendered":"http:\/\/blog.losay.net\/?p=993"},"modified":"2012-11-28T14:47:08","modified_gmt":"2012-11-28T13:47:08","slug":"apres-le-traite-les-nonistes-sen-prennent-a-leuro-cen-est-assez","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/blog.losay.net\/?p=993","title":{"rendered":"Apr\u00e8s le trait\u00e9, les nonistes s’en prennent \u00e0 l’Euro. C’en est assez !"},"content":{"rendered":"
en collaboration avec\u00a0Lionel Rouillon\u00a0<\/em><\/strong><\/p>\n Lundi 19 novembre, l’agence Moodys’S a d\u00e9grad\u00e9 la note de la France, lui retirant \u00e0 son tour le fameux AAA. Selon elle le pays perdrait r\u00e9guli\u00e8rement en comp\u00e9titivit\u00e9. Parall\u00e8lement, les n\u00e9gociations commenc\u00e9es entre les chefs d’Etat Europ\u00e9ens sur le budget de l\u2019Union s\u2019annoncent plus que conflictuelles. Et les d\u00e9clarations pessimistes se succ\u00e8dent, au gr\u00e9 de l’europhobie affich\u00e9e du gouvernement Cameron et reprises en ch\u0153ur par les nonistes de toutes ob\u00e9diences.\u00a0<\/span><\/p>\n Chacun y pr\u00e9sente volontiers son pays comme une victime, oubliant le plus souvent d’avoir l’honn\u00eatet\u00e9 de parler des recettes re\u00e7ues de l\u2019Union et qui alimentent des pans entier de son \u00e9conomie.<\/p>\n Comme ils le font \u00e0 chaque occasion, les nonistes, mettent en cause l’Europe et maintenant l’Euro. Pour relancer nos \u00e9conomies, il faudrait sortir de l’Euro et d\u00e9valuer.\u00a0Pour eux point de doutes\u00a0: C’est la faute \u00e0 l’Europe si la Gr\u00e8ce s’enfonce. C’est la faute \u00e0 l’Euro si l\u2019\u00e9conomie est atone, le pouvoir d’achat en baisse et si le d\u00e9ficit commercial en hausse. Sortons de l\u2019Euro et tous nos probl\u00e8mes seront r\u00e9solus nous disent-ils. Une d\u00e9valuation massive permettrait d\u2019un coup d\u2019un seul de relancer la production du pays, de rendre nos produits export\u00e9s moins chers et donc plus comp\u00e9titifs et les produits import\u00e9s, enfin exorbitants pour ces mauvais citoyens qui se laissent aller \u00e0 acheter \u00e9tranger\u00a0! Acte suivant, la relance de la production ainsi obtenue g\u00e9n\u00e8re de la croissance et tire le pays de l\u2019orni\u00e8re.<\/p>\n Un raisonnement simple donc, c\u2019est d\u2019ailleurs ce qui fait sa force. Mais surtout un raisonnement faux\u00a0!<\/p>\n Sur le plan des principes d\u2019abord\u00a0:<\/p>\n Malgr\u00e9 les d\u00e9ficits qui s\u2019accumulent depuis pr\u00e8s de 40 ans (le dernier budget d\u2019un Gouvernement Fran\u00e7ais vot\u00e9 en \u00e9quilibre remonte \u00e0 1974), la France n\u2019a jamais pay\u00e9 des taux d\u2019int\u00e9r\u00eat aussi bas. De mani\u00e8re plus g\u00e9n\u00e9rale, depuis l\u2019entr\u00e9e dans l\u2019Euro et jusqu\u2019\u00e0 la crise des dettes souveraines, l\u2019ensemble des pays de la zone a b\u00e9n\u00e9fici\u00e9 de taux largement r\u00e9duits. Autrement dit, l\u2019Euro nous a donn\u00e9 des marges de man\u0153uvre budg\u00e9taires inconnues jusqu\u2019ici, ce qui est\u00a0 un atout incontestable.<\/p>\n Si certains Gouvernements ont d\u00e9cid\u00e9 d\u2019utiliser cet atout consid\u00e9rable pour endormir leur population et ainsi occulter le travail d’investissement productif et d\u2019assainissement qu\u2019ils avaient \u00e0 faire, ce n\u2019est pas l\u2019Euro qu\u2019il faut rejeter, mais ces responsables pass\u00e9s ayant \u00e9rig\u00e9 la d\u00e9magogie, l\u2019aveuglement politique et la fuite en avant comme fil rouge de leur strat\u00e9gie \u00e9conomique. Ne nous trompons pas de cible\u00a0!<\/p>\n Dans ce cadre, une petite question \u00e0 nos respectables amis nonistes\u00a0: lorsqu\u2019apr\u00e8s une br\u00fblure, on s’est apais\u00e9 avec de la biafine, mais qu’imprudemment on continue \u00e0 jouer avec les allumettes, un jour \u2013 fatalement \u2013 on se br\u00fble \u00e0 nouveau \u2026 quelle r\u00e9action avoir\u00a0? 1\u00b0) jeter la biafine \u00e0 la poubelle\u00a0; 2\u00b0) s\u2019en remettre d\u2019urgence une nouvelle couche\u00a0; 3\u00b0) arr\u00eater de jouer avec les allumettes\u00a0; 4\u00b0) op\u00e9rer un mix des solutions 2\u00b0 et 3\u00b0\u2026<\/p>\n Il en va de m\u00eame avec l’Euro\u00a0: l’argument selon lequel \u00ab\u00a0parce que l\u2019instrument est efficace, il a permis la mise en \u0153uvre de politiques erron\u00e9es sans avoir \u00e0 en subir les cons\u00e9quences\u00a0; donc jetons l\u2019instrument, \u00e7a nous obligera \u00e0 subir de plein fouet toutes nos nouvelles erreurs\u00a0\u00bb vaut quand m\u00eame sa place au Guiness des records dans la rubrique du paradoxe politique.<\/p>\n Il est cependant vrai que cet atout n\u2019est pas infini et certains pays sont en train d\u2019en tester la limite, demain peut-\u00eatre la France. Il est donc urgent de mettre simultan\u00e9ment en place des politiques drastiques de redressement tout en maintenant les conditions de production et de consommation pour se pr\u00e9munir du cycle infernal de la r\u00e9cession.<\/p>\n Sur le plan de l\u2019analyse \u00e9conomique ensuite\u00a0:<\/p>\n Pour r\u00e9pondre aux accrocs de la d\u00e9valuation dite comp\u00e9titive et si on veut se passer de demander aux Argentins et aux Suisses ce qu’ils pensent des avantages compar\u00e9s d’une monnaie faible ou forte, posons nous la question de ce qu’elle signifie vraiment dans un pays comme la France pleinement int\u00e9gr\u00e9 \u00e0 la mondialisation.<\/p>\n Premier effet de la d\u00e9valuation\u00a0: Une hausse des prix sur les produits \u00e9trangers, mais \u00e9galement sur tous les ensembles semi-finis et mati\u00e8res premi\u00e8res \u2013 y compris le p\u00e9trole – int\u00e9gr\u00e9s dans les produits fabriqu\u00e9s en France. Il en r\u00e9sulte un double mouvement de baisse de nos prix de vente \u00e0 l\u2019export, mais \u00e9galement de hausse de nos co\u00fbts import\u00e9s. Toutes les entreprises n\u2019\u00e9tant pas capables d\u2019absorber une telle hausse de leurs co\u00fbts, peu ayant en outre la possibilit\u00e9 de se retourner vers des fournisseurs exclusivement hexagonaux, certaines r\u00e9percutent la hausse sur leur prix, d\u2019autres meurent. L\u2019effet final sur la relance de la production est donc ambivalent. Dans un pays comme la France, largement ouvert, on imagine la taille de cette ambivalence\u2026<\/p>\n Esquivant l\u2019argument, les nonistes r\u00e9pondront que certes, tout n\u2019est pas simple, mais que globalement la d\u00e9valuation est la meilleure solution \u2026 \u00a0Mais, est-on vraiment s\u00fbr, m\u00eame lorsqu’on est noniste, que Porsche, Mercedes et BMW se portent mieux que PSA parce qu’ils ont des prix plus bas\u00a0? Est-on s\u00fbr que l’i-phone fasse un triomphe mondial parce qu’il est moins cher que les t\u00e9l\u00e9phones Sagem\u00a0? Sans parler des scooters, des t\u00e9l\u00e9viseurs des ordinateurs, tous secteurs o\u00f9 il n’y a pas prioritairement un probl\u00e8me de prix, ni de co\u00fbt du travail, mais un probl\u00e8me de positionnement de nos produits, de d\u00e9ficit de recherche, de strat\u00e9gies obsol\u00e8tes ou inopportunes.<\/p>\n Second effet d\u2019une d\u00e9valuation, lorsque celle-ci est attendue, deux ph\u00e9nom\u00e8nes se passent. Le premier, une fuite souvent massive des capitaux qui vont se placer en s\u00e9curit\u00e9 \u00e0 l\u2019\u00e9tranger. Une sortie de l\u2019Euro d\u2019un pays membre n\u2019ayant pour but \u00e9vident que de pouvoir d\u00e9valuer, celle-ci d\u00e9clencherait imm\u00e9diatement un exode \u00a0des capitaux et \u2013 par cons\u00e9quent \u2013 un arr\u00eat brutal de tout investissement priv\u00e9. Concernant la Gr\u00e8ce, la simple \u00e9ventualit\u00e9 d\u2019une sortie a d\u00e9j\u00e0 provoqu\u00e9 des fuites massives\u00a0 acc\u00e9l\u00e9rant encore le cycle r\u00e9cessif. Le deuxi\u00e8me ph\u00e9nom\u00e8ne est tout aussi structurant, bien que moins imm\u00e9diat. En effet, tout risque de d\u00e9valuation entra\u00eene imm\u00e9diatement une hausse des taux d\u2019int\u00e9r\u00eat. Ce mouvement p\u00e9nalise m\u00e9caniquement et durablement l’investissement. C\u2019est ainsi qu\u2019apr\u00e8s les d\u00e9valuations Anglaise et Italienne de 1992, les taux d\u2019int\u00e9r\u00eat de ces deux pays sont rest\u00e9s durablement sup\u00e9rieurs aux taux pratiqu\u00e9s en France.<\/p>\n Autrement dit, si la d\u00e9valuation favorise de mani\u00e8re tr\u00e8s ambivalente la production domestique de court terme, elle ruine certains secteurs de l\u2019\u00e9conomie \u2013 entreprises ou particuliers qui voient leurs co\u00fbts fortement augmenter et rabote durablement l\u2019investissement productif \u2026 \u00a0La belle affaire en v\u00e9rit\u00e9 que nous proposent l\u00e0 nos amis nonistes\u00a0!<\/p>\n <\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" en collaboration avec\u00a0Lionel Rouillon\u00a0 Lundi 19 novembre, l’agence Moodys’S a d\u00e9grad\u00e9 la note de la France, lui retirant \u00e0 son tour le fameux AAA. Selon elle le pays perdrait r\u00e9guli\u00e8rement en comp\u00e9titivit\u00e9. Parall\u00e8lement, les n\u00e9gociations commenc\u00e9es entre les chefs d’Etat … Continuer la lecture
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