{"id":1321,"date":"2016-11-14T08:38:52","date_gmt":"2016-11-14T07:38:52","guid":{"rendered":"http:\/\/blog.losay.net\/?p=1321"},"modified":"2016-11-06T13:30:02","modified_gmt":"2016-11-06T12:30:02","slug":"flex-office-chez-bnp-paribas","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/blog.losay.net\/?p=1321","title":{"rendered":"Flex office chez BNP Paribas"},"content":{"rendered":"

J’ai eu le privil\u00e8ge de coordonner la mise en place d’une organisation du travail en flex office \u00a0pour + de 2500 collaborateurs d’une entit\u00e9 de BNP Paribas, Personal Finance (connue du grand public par les marques Cetelem, Cofinoga et Cr\u00e9dit Moderne) dont le d\u00e9marrage a eu lieu en juillet 2016 :\"unicity\"<\/p>\n

Qu’est ce que le flex office ?<\/p>\n

On appelle \u00e7a aussi desk sharing, environnement dynamique… m\u00eame si ces d\u00e9nominations ne recouvrent pas exactement la m\u00eame r\u00e9alit\u00e9.<\/p>\n

Du point de vue gestion des actifs immobiliers, c’est le constat que dans le tertiaire, entre 35 et 55 % des positions de travail affect\u00e9es \u00e0 un individu ne sont pas occup\u00e9es \u00e0 un instant T (vacances, RTT, maladies, d\u00e9placements locaux, d\u00e9placements lointains et surtout r\u00e9unions, r\u00e9unions, r\u00e9unions…). A presque 1000 \u20ac annuels le m\u00b2 dans l’Ouest parisien (tax\u00e9, charg\u00e9) \u00e7a fait cher la place inoccup\u00e9e.<\/p>\n

Du point de vue de la r\u00e9alit\u00e9 de l’activit\u00e9 des salari\u00e9s, l’assignation \u00e0 r\u00e9sidence \u00e0 une place attribu\u00e9e “tu as une position de travail \u00e0 un endroit donn\u00e9. Tu n’en bouges pas sauf imp\u00e9rieuse n\u00e9cessit\u00e9” correspond \u00e0 des modes d’organisation qui n’ont plus cours et des mod\u00e8les manag\u00e9riaux tr\u00e8s “top down” et hi\u00e9rarchis\u00e9s de moins en moins accept\u00e9s par les collaborateurs. La g\u00e9n\u00e9ration Y \u00e9videmment, mais pas seulement, loin de l\u00e0.<\/p>\n

La r\u00e9alit\u00e9 des organisations, particuli\u00e8rement dans le secteur des services, est que l’entreprise fonctionne autour de projets plus ou moins importants, plus ou moins longs, qui \u00e9manent d’initiatives d\u00e9centralis\u00e9es ou bien sont des “commandes d’Etat” (comprendre de DG).<\/p>\n

Pour faire avancer ces projets, a contrario de ce qui a (peut-\u00eatre) exist\u00e9 dans le pass\u00e9, on ne met pas en place un workflow s\u00e9quentiel et chronologique d’une entit\u00e9 vers une autre mais au contraire un mode d’organisation en “CDD” pour le projet,\u00a0regroupant simultan\u00e9ment des repr\u00e9sentants de toutes les composantes concern\u00e9es (stakeholders). L’\u00e9quipe se dissout quand le projet est achev\u00e9.<\/p>\n

D\u00e8s lors, la n\u00e9cessit\u00e9 d’asseoir tous les informaticiens (par exemple)\u00a0ensemble ne semble pas l’id\u00e9e du si\u00e8cle par opposition \u00e0 laisser l’opportunit\u00e9 aux informaticiens concern\u00e9s par un projet se se regrouper pour une p\u00e9riode donn\u00e9e avec\u00a0leurs coll\u00e8gues d’autres entit\u00e9s avec lesquels ils cowork.<\/p>\n

On passe d’une logique verticale top down \u00e0 une logique horizontale bas\u00e9e sur la responsabilisation (empowerment, accountability).<\/p>\n

La responsabilisation c’est dur, car tout le monde la r\u00e9clame et peu acceptent d’en assumer les cons\u00e9quences (sauf en cas de succ\u00e8s \u00e9videmment).<\/p>\n

Le flex office est d\u00e8s lors un enjeu essentiel d’organisation du travail et, partant de l\u00e0, de la qualit\u00e9 de vie des gens qui travaillent. C’est un enjeu majeur des 10 prochaines ann\u00e9es.<\/p>\n

Soit domine la vision top down de rationalisation des emprises immobili\u00e8res v\u00e9cue comme une contrainte par nombre de salari\u00e9s.<\/p>\n

Soit domine la satisfaction par les salari\u00e9s d’espaces de travail plus diversifi\u00e9s et\u00a0de modes d’organisation plus responsabilisants, moins intrusifs, moins contraignants laissant aussi davantage d’\u00e9quilibre entre vie priv\u00e9e et vie rofessionnelle.<\/p>\n

Ramen\u00e9 au monde salarial, on est au coeur du d\u00e9bat sur la soi disant “ub\u00e9risation” de la soci\u00e9t\u00e9 et sur l’\u00e9mergence des “slashers”, ceux qui partagent plusieurs emplois.<\/p>\n

Vers o\u00f9 penchera la balance ?<\/p>\n

Vers la pr\u00e9carisation g\u00e9n\u00e9ralis\u00e9e qui d\u00e9poss\u00e8de les salari\u00e9s de leurs droits parfois ch\u00e8rement acquis, qui les oblige \u00e0 exercer plusieurs activit\u00e9s pour survivre, qui leur \u00f4te leurs points de rep\u00e8res dans leur environnement de travail ?<\/p>\n

Vers l’\u00e9quilibre conquis entre des salari\u00e9s vendant leur force de travail \u00e0 leur convenance en fonction de leurs comp\u00e9tences renouvel\u00e9es, commen\u00e7ant leur vie professionnelle comme actuaire dans une compagnie d’assurance, puis ouvrant un bar \u00e0 tapas \u00e0 Sydney, puis devenant consultant pour une ONG au Burkina avant de\u00a0revenir comme\u00a0“the” sp\u00e9cialiste interculturalit\u00e9 dans une multinationale ?<\/p>\n

Plus prosa\u00efquement, chez BNP Paribas PF, en n’excluant pas de nos t\u00eates ces r\u00e9flexions fondamentales, nous avons voulu r\u00e9aliser ce qui est \u00e0 ce jour le “show case” du flex office en France :<\/p>\n