{"id":741,"date":"2012-04-16T08:57:31","date_gmt":"2012-04-16T06:57:31","guid":{"rendered":"http:\/\/blog.losay.net\/?page_id=741"},"modified":"2018-07-22T20:08:24","modified_gmt":"2018-07-22T18:08:24","slug":"mon-engagement-politique","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/blog.losay.net\/?page_id=741","title":{"rendered":"mon engagement politique"},"content":{"rendered":"
16\/04\/2012<\/p>\n
“Social-lib\u00e9ral”, un gros mot ?<\/strong><\/p>\n Je ne sais pas qui a invent\u00e9 le concept de “social-lib\u00e9ral”, mais il a surtout \u00e9t\u00e9 employ\u00e9 par ceux qui se consid\u00e8rent comme “la gauche de la gauche” comme un qualificatif p\u00e9joratif voire injurieux \u00e0 l’\u00e9gard des courants du Parti socialiste, comme les proches de Strauss-Khan, de Moscovici, de Valls… qui pr\u00e9f\u00e8rent se pr\u00e9senter comme r\u00e9formistes ou social-d\u00e9mocrates.<\/p>\n Or la social-d\u00e9mocratie n’a jamais exist\u00e9 en France, si on consid\u00e8re que ce courant politique est non seulement d\u00e9termin\u00e9 par son orientation mais surtout par les liens organiques qui l’unissent au mouvement syndical, et, ce, dans des pays o\u00f9 le mouvement syndical lui-m\u00eame est moins divis\u00e9 qu’il ne l’est en France et o\u00f9 il se concentre sur ce qui est son essence, “la d\u00e9fense des int\u00e9r\u00eats mat\u00e9riels et moraux” des salari\u00e9s.<\/p>\n La Charte d’Amiens<\/a> qui a pr\u00e9sid\u00e9 \u00e0 la constitution du mouvement syndical fran\u00e7ais a autant contribu\u00e9 \u00e0 l’emp\u00eachement d’une social d\u00e9mocratie fran\u00e7aise que ne l’a fait la tradition du mouvement socialiste fran\u00e7ais. Celui-ci, \u00e0 la diff\u00e9rence de ses homologues europ\u00e9ens a \u00e9t\u00e9 surd\u00e9termin\u00e9, somme toute peu apr\u00e8s sa naissance, par la Commune de Paris. L’adh\u00e9sion \u00e0 ce mouvement r\u00e9volutionnaire, l’irruption de l’utopie dans le r\u00e9el, a \u00e9t\u00e9 impos\u00e9 de fait comme un discriminant incontournable au moins dans les postures et les discours.<\/p>\n La question n’est pas non plus “r\u00e9forme ou r\u00e9volution ?”. Cette question est biais\u00e9e, naturellement. Elle pr\u00e9suppose en effet un accord sur un objectif commun et un d\u00e9saccord circonscrit aux moyens d’y parvenir. Poser la question en ces termes, c’est in\u00e9vitablement donner l’avantage id\u00e9ologique aux tenants de la r\u00e9volution qui proposent d’arriver plus rapidement et plus radicalement \u00e0 l’objectif. Si celui-ci est commun, pourquoi \u00eatre timor\u00e9, pr\u00e9cautionneux ?<\/p>\n Apr\u00e8s Besancenot, M\u00e9lenchon enflamme ses auditoires pour promettre cette soci\u00e9t\u00e9 sans classes, cette fin de l’histoire. Les r\u00e9formistes apparaissent comme des boutiquiers. Si \u00eatre “de gauche” c’est bien, alors \u00eatre d’extr\u00eame gauche, c’est extr\u00eamement bien !<\/p>\n Or, malheureusement, la parousie<\/a> promise a montr\u00e9 ce qu’elle \u00e9tait vraiment. En Russie, en Ukraine, en Chine, au Viet-Nam, au Cambodge, \u00e0 Cuba, en Europe centrale, la confiscation de la propri\u00e9t\u00e9 priv\u00e9e s’est toujours accompagn\u00e9e de la privation des libert\u00e9s, la dictature a partout r\u00e9gn\u00e9. Le pouvoir \u00e9conomique et politique a \u00e9t\u00e9 confisqu\u00e9 par des mafias parfois h\u00e9r\u00e9ditaires.<\/p>\n J’ai gard\u00e9 de ma jeunesse la haine du stalinisme et j’ai une certaine fiert\u00e9 \u00e0 n’avoir jamais c\u00e9d\u00e9\u00a0\u00e0 ses\u00a0sir\u00e8nes, fussent elles tropicales ou asiatiques. De m\u00eame que d’avoir milit\u00e9 pour la lib\u00e9ration de Mustafa Djemilev<\/a>\u00a0en 1976, comme d’avoir contribu\u00e9 \u00e0 l’accueil de L\u00e9onid Pliouchtch<\/a> en France, dans le cadre du comit\u00e9 international contre la r\u00e9pression.<\/p>\n Cependant, pour ceux qui ne l’avaient pas compris d\u00e8s le “retour d’\u00a0URSS” de Gide<\/a> ou\u00a0“la ferme des animaux” d’Orwell<\/a>, ceux que les assassinats de Kirov et de Trotsky\u00a0comme les proc\u00e8s de Moscou n’avaient pas d\u00e9cill\u00e9s, ceux \u00e0 qui Budapest 56 et Prague 68 n’ont pas suffi, ceux qui ont cru que “la grande r\u00e9volution culturelle prol\u00e9tarienne” \u00e9tait autre chose qu’une gigantesque guerre intra bureaucratique dont la victime \u00e9tait avant tout le peuple chinois, il est plus que temps de regarder la r\u00e9alit\u00e9 en face.<\/p>\n La r\u00e9alit\u00e9 c’est que la r\u00e9volution n’a pas \u00e9t\u00e9 trahie (m\u00eame si les aspirations sinc\u00e8res de millions de gens l’ont \u00e9t\u00e9). L’ Etat ouvrier n’a pas “d\u00e9g\u00e9n\u00e9r\u00e9”. Le stalinisme n’est pas la n\u00e9gation du communisme. Il est le communisme. Le communisme, c’est l’appropriation du pouvoir \u00e9conomique par une clique privil\u00e9gi\u00e9e et un Etat totalitaire policier.<\/p>\n