{"id":23,"date":"2005-06-27T10:52:22","date_gmt":"2005-06-27T08:52:22","guid":{"rendered":"http:\/\/losay.net\/blog\/?page_id=23"},"modified":"2012-01-12T10:27:54","modified_gmt":"2012-01-12T09:27:54","slug":"andre","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/blog.losay.net\/?page_id=23","title":{"rendered":"Andr\u00e9 Losay (1913-1984)"},"content":{"rendered":"

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Andr\u00e9 Losay (1913-1984)<\/a><\/p>\n

le 21 mars 1984, \u00e0 l’\u00e2ge de 71 ans, Andr\u00e9 Losay nous quittait.<\/p>\n

Semper laus ejus<\/h3>\n

\"semper<\/a><\/p>\n

“Semper laus ejus” est le titre qu’il a donn\u00e9 \u00e0 deux recueils de chants pour les c\u00e9r\u00e9monies religieuses, dont le second parut \u00e0 titre posthume, avec une pr\u00e9face du P\u00e8re Jean Pihan, ancien aum\u00f4nier g\u00e9n\u00e9ral des “Coeurs Vaillants et Ames Vaillantes de France”, un ami de toujours.
\n“Semper laus ejus in ore meo” (psaume 33), “sa louange toujours \u00e0 mes l\u00e8vres”. Tel fut en effet le sens profond et permanent qu’il voulut donner \u00e0 sa vie, au service de la c\u00e9l\u00e9bration divine, toujours extr\u00e8mement investi dans la recherche de ce qui pouvait faciliter la pri\u00e8re.
\nLe ” laus ejus ” lui m\u00eame, jeu de mot de coll\u00e9gien, assur\u00e9ment, \u00e0 partir de la similitude phon\u00e9tique avec le nom de Losay, est encore l\u00e0 pour nous rappeler la simplicit\u00e9 et le c\u0153ur d’enfant qui ne l’ont jamais quitt\u00e9s, le poussant parfois \u00e0 une na\u00efvet\u00e9 d\u00e9sarmante et \u00e0 un certaine gaucherie en soci\u00e9t\u00e9.
\nAndr\u00e9 Losay est n\u00e9 le 28 janvier 1913 \u00e0 F\u00e9camp, troisi\u00e8me et dernier enfant d’une famille tr\u00e8s modeste, pour ne pas dire pauvre. Comme ses fr\u00e8res Ren\u00e9 (n\u00e9 en 1909) et Georges (n\u00e9 en 1910), il fut priv\u00e9 de son p\u00e8re pendant plusieurs ann\u00e9es de sa petite enfance.<\/p>\n

\u00a0\"Georges,<\/a><\/em><\/center>
Georges, Andr\u00e9 et Ren\u00e9.<\/em><\/center>Son p\u00e8re, Armand Losay<\/a>, n\u00e9 en 1884, fut, comme toute sa g\u00e9n\u00e9ration, mobilis\u00e9 en ao\u00fbt 1914. Armand fut fait prisonnier de guerre le 1\u00b0 septembre 1914 \u00e0 Givet (Ardennes). Intern\u00e9 au camp de prisonniers \u00e0 Zwickau (Saxe), il ne fut lib\u00e9r\u00e9 qu’en janvier 1919. Andr\u00e9 Losay allait avoir six ans dans quelques jours. Il ne gardait, \u00e9videmment aucun souvenir de son p\u00e8re. Armand reprend sa vie de travail \u00e0 F\u00e9camp, modeleur chez Pelletier, puis contrema\u00eetre \u00e0 la Glaci\u00e8re de F\u00e9camp.
\nComme ses deux fr\u00e8res, Andr\u00e9 Losay va \u00e0 l’\u00e9cole primaire \u00e0 l’Institution priv\u00e9e catholique
St Andr\u00e9<\/a>, rue de l’inondation \u00e0 F\u00e9camp, \u00e9cole dirig\u00e9e par Mr Camille P\u00e9lissier. Faute de moyens financiers, Ren\u00e9 et Georges quittent l’\u00e9cole \u00e0 l’\u00e2ge de 14 ans. Andr\u00e9 doit \u00e0 la g\u00e9n\u00e9rosit\u00e9 de Mr et Mme Eug\u00e8ne Rom\u00e9, qui le prennent en charge et en affection, de pouvoir poursuivre ses \u00e9tudes secondaires. Il entre comme pensionnaire au petit s\u00e9minaire de Rouen.
\nC’est l\u00e0 qu’il approfondit sa foi chr\u00e9tienne et d\u00e9couvre la musique et le chant. Il nous est difficile, sans doute, \u00e0 80 ans de distance de faire abstraction de la formidable \u00e9volution culturelle et sociale qui a brass\u00e9 les modes de vie et de pens\u00e9e. Issue de la campagne cauchoise, pas du tout int\u00e9gr\u00e9e au monde ouvrier avec ses propres valeurs, son histoire, ses rites, la famille Losay est sans doute typique de cette soci\u00e9t\u00e9 tr\u00e8s traditionaliste \u00e0 peine sortie de la ruralit\u00e9. Pour elle,\u00a0 les valeurs morales sont naturellement celles de l’Eglise. Elle pratique un catholicisme simple, parfois proche du polyth\u00e9isme (avec son panth\u00e9on de Saints\u00a0 pour chaque chose). Et, pour elle, le cur\u00e9 est \u00e0 la fois non seulement le guide spirituel mais aussi le point de r\u00e9f\u00e9rence quant au d\u00e9cryptage du Monde et des \u00e9v\u00e8nements politiques et sociaux..
\nPour H\u00e9l\u00e8ne (n\u00e9e Argentin), la m\u00e8re d’Andr\u00e9, jusqu’\u00e0 son d\u00e9c\u00e8s en 1978, le prisme politique se limitera aux Blancs, aux Bleus et aux Rouges. Si les Rouges, dont on peut \u00eatre surpris que, dans cet univers de pens\u00e9e, la SFIO de Guy Mollet et de Max Lejeune en faisait partie ! sont d’office exclus ; on oscille entre les Blancs, porteurs de l’ordre moral de la France \u00e9ternelle et catholique d’une part et les Bleus, la R\u00e9publique du petit peuple, \u00e0 laquelle on est quand m\u00eame tr\u00e8s attach\u00e9 d’autre part. Il n’emp\u00eache que, dans la famille, on n’est pas alors pas peu fier, d’avoir fait barrage de sa poitrine, avec les amis, devant la porte de l’\u00e9glise, au moment de la crise des inventaires. Naturellement, \u00e0 une certaine \u00e9poque, la figure embl\u00e9matique du g\u00e9n\u00e9ral de Gaulle\u00a0 assurera le syncr\u00e9tisme entre ” Blancs ” et ” Bleus “.
\nCe milieu, ces r\u00e9f\u00e9rents l\u00e0, seront toujours pr\u00e9sents dans l’univers d’Andr\u00e9 Losay : une foi simple, la foi ” du charbonnier ” qu’il dira toujours pr\u00e9f\u00e9rer, malgr\u00e9 sa profonde culture, aux sp\u00e9culations th\u00e9ologiques, un attachement, un amour m\u00eame, pour ” les petits “, ceux ” d’en-bas ” et les enfants. Une fid\u00e9lit\u00e9 ind\u00e9fectible \u00e0 l’Eglise, quelles que soient les vicissitudes, ne pouvant s\u00e9parer foi et pratique religieuse, \u00e0 des ann\u00e9es lumi\u00e8res du catholicisme repackag\u00e9 en morale personnelle self-service, cette esp\u00e8ce de ” protestantisme avec pape “, que l’on rencontre souvent aujourd’hui.
\nTr\u00e8s vite,\u00a0 Andr\u00e9 Losay int\u00e8gre la chorale du coll\u00e8ge St Romain de Rouen o\u00f9 il est alto solo. Il apprend le chant, mais aussi le solf\u00e8ge et s’initie au Gr\u00e9gorien avec l’abb\u00e9 Derivi\u00e8re dont Andr\u00e9 Losay dira plus tard qu’il en \u00e9tait un sp\u00e9cialiste \u00e9minent. En Philo (terminale), il devient assistant du Ma\u00eetre de Chapelle, Delettre, qu’il aide \u00e0 diriger la chorale.
\nEn 1933, Andr\u00e9 Losay entre en toute logique au Grand S\u00e9minaire de Rouen, rue des oiseaux. Mais,
il a 20 ans<\/a> et\u00a0 le fracas des armes s’annonce d\u00e9j\u00e0. Il fait 12 mois de service militaire au 91\u00b0 RI \u00e0 M\u00e9zi\u00e8res. Lib\u00e9r\u00e9 en 1934, il est alors remobilis\u00e9 \u00e0 cause de la menace des casques d’acier hitl\u00e9riens. Il reste plusieurs mois \u00e0 Givet, l\u00e0 m\u00eame o\u00f9 son p\u00e8re avait \u00e9t\u00e9 fait prisonnier en 1914.
\nC’est alors qu’il commence \u00e0 correspondre avec le mouvement
” C\u0153urs Vaillants “<\/a> auquel il propose d\u00e9j\u00e0 quelques chants. Ses projets sont bien accueillis. Andr\u00e9 Losay monte \u00e0 Paris rencontrer Jacques C\u0153ur et Jean Vaillant, les deux dirigeants du mouvement. On sait que ces noms de plume cachent respectivement les abb\u00e9s Gaston Courtois<\/a> et Jean Pihan<\/a>. Andr\u00e9 Losay commence une collaboration r\u00e9guli\u00e8re avec le mouvement qui se poursuivra \u00e9galement par la publication de romans chez Fleurus. Commence aussi avec Jean Pihan une amiti\u00e9 personnelle qui ne s’\u00e9teindra jamais.
\nLes chants sont dans l’air du temps et mettent \u00e0 l’honneur la foi, le courage, le travail, la fiert\u00e9, le patriotisme. ” Travail, Famille, Patrie ” diront indiscutablement certains. Je n’en suis pas loin. Bien s\u00fbr, la devise p\u00e9tainiste s’est associ\u00e9e \u00e0 l’occupation allemande et \u00e0 la collaboration active \u00e0 la barbarie nazie, cependant, en y ajoutant ” religion “, les concepts sont alors tr\u00e8s partag\u00e9s par la France profonde, rurale et catholique quelles que soient les options que prendront les uns ou les autres pendant la guerre.
\nD\u00e8s cette \u00e9poque, et jusqu’aux ann\u00e9es 60, le courant de pens\u00e9e qui anime C\u0153urs Vaillants et se retrouvera plus tard chez Fleurus, ou dans la collection ” signes de pistes ” n’est pas avare de couplets patriotiques et d’appels au d\u00e9passement de soi. Pour mieux comprendre, n’oublions cependant pas que l’Eglise cherche encore \u00e0 gagner ses galons de ” patriote ” que les R\u00e9publicains leur contestent encore ; les querelles sur la la\u00efcit\u00e9, les congr\u00e9gations ne sont pas loin.
\nParmi ces chants, Andr\u00e9 Losay \u00e9crit et compose en mars 1938
” c\u0153ur\u00a0 vaillant, sois fier et travaille “<\/a> qui se veut un des hymnes du mouvement et\u00a0 qu’il d\u00e9die \u00e0 Roger Hardy.
\nIl est mobilis\u00e9 en ao\u00fbt 1938 et part au front. Le trait\u00e9 de Munich le renvoie dans ses foyers, \u00e0 Dieppe. La
” pri\u00e8re pour la paix “<\/a> qu’il compose en janvier 1939 n’emp\u00eache pas l’avanc\u00e9e des \u00e9v\u00e8nements. En ao\u00fbt 1939, il est incorpor\u00e9 sur la ligne Maginot au 155\u00b0 R\u00e9giment d’Infanterie de Forteresse, pas tr\u00e8s loin de Sedan.
\n
Caporal infirmier<\/a>, il fait retraite au sein de son unit\u00e9, du 11 au 20 juin 1940. Il est d\u00e9cor\u00e9 de la croix de guerre pour bravoure, \u00e9tant \u00e0 plusieurs reprises reparti vers l’arri\u00e8re pour chercher des camarades bless\u00e9s. Il est fait prisonnier le 21 juin 1940 \u00e0 Bru,\u00a0 puis transf\u00e9r\u00e9 au stalag 3B<\/a>. Il est pour quelques temps l’un des ” quinze cent mille “, comme on nommait alors le million et demi de prisonniers de guerre fran\u00e7ais.
\nAu stalag, il \u00e9crit et compose de nombreux chants \u00e0 caract\u00e8re religieux ou patriotique ; certains \u00e0 caract\u00e8re plus ludique. Si est parfois coll\u00e9e \u00e0 l’abb\u00e9 Gaston Courtois l’\u00e9tiquette de p\u00e9tainiste (ce sur quoi je ne poss\u00e8de aucune information), il appara\u00eet clairement\u00a0 dans la tonalit\u00e9 des chants d’Andr\u00e9 Losay, comme dans tout l’Etat d’esprit du mouvement C\u0153ur Vaillant auquel il est d\u00e9sormais attach\u00e9, que l’esprit de la revanche fran\u00e7aise fait son chemin.<\/p>\n

Dans son cahier de chants de prisonnier (illustr\u00e9 par son camarade Albert Mairy) on trouve une m\u00e9ditation \u00e0 l’humour tendre sur la condition de prisonnier, ” un m\u00e9tier pas fameux “<\/a> mais aussi un vrai cri de ranc\u0153ur ” Seigneur c’est donc bien vrai que je suis prisonnier “<\/a>.
\nMais on trouve \u00e9galement des chants de foi et d’esp\u00e9rance, notamment
” te revoir, \u00f4, ma patrie “<\/a> dont il \u00e9crit les paroles sur un air que chantent des prisonniers polonais du stalag.<\/p>\n

\"illustration<\/a> C’est \u00e9galement \u00e0 partir d’un air polonais recueilli \u00e0 cette \u00e9poque qu’il \u00e9crit au stalag 3B ” Victoire tu r\u00e8gneras, \u00f4 croix tu nous sauveras “<\/a> chant qui deviendra extr\u00eamement populaire dans l’animation des c\u00e9r\u00e9monies religieuses et sera chant\u00e9 dans de nombreux pays et de nombreuses langues. Ult\u00e9rieurement, l’abb\u00e9 David Julien en retravaillera l’harmonisation, ce qui explique que son nom n’apparaisse pas dans les premi\u00e8res \u00e9ditions de la fiche de ce chant, puis\u00a0 ensuite de mani\u00e8re associ\u00e9e \u00e0 celui d’Andr\u00e9 Losay. (Ceci explique moins que certaines \u00e9ditions ne fasse appara\u00eetre que celui de David Julien). 60 ans apr\u00e8s, ” Victoire ” est toujours chant\u00e9.
\nAndr\u00e9 Losay est lib\u00e9r\u00e9 en f\u00e9vrier 1941. Il rejoint \u00e0 Lyon l’\u00e9quipe de ” L’Union des \u0152uvres ” Coeurs Vaillants et Ames Vaillantes\u00a0 qu’animent les abb\u00e9s Courtois et Pihan. Il travaille avec eux et compose notamment :
\"\"<\/a>” Carillon pour Jeanne “<\/a> qui sera chant\u00e9 \u00e0 Radio Lyon, \u00e0 l’occasion de la Ste Jeanne d’Arc, le 9 mai 1941 par le RP Raguet et jou\u00e9 le 11 mai 1941 au Carillon de Fourvi\u00e8res. ” Grand fr\u00e8re “<\/a> qui sera l’indicatif de l’\u00e9mission \u00e9ponyme de Radio Lyon \u00e0 laquelle participe Andr\u00e9 Losay. ” Perlin Pinpin “<\/a> C’est \u00e9galement en 1941 qu’il \u00e9crit et compose ” France, tu rena\u00eetras “<\/a> chant qui conna\u00eetra \u00e9galement un certain succ\u00e8s et que l’abb\u00e9 Julien caract\u00e9risera \u00e0 l ‘\u00e9poque comme un ” chef d’\u0153uvre “.
\n
Robert Rigot<\/a> r\u00e9alisera plusieurs illustrations pour ces chants d’Andr\u00e9 Losay. Celle destin\u00e9e \u00e0 ” Carillon pour Jeanne ” affiche ostensiblement une grande croix de Lorraine (nous sommes en 1941)<\/a><\/p>\n

\"illustration<\/a>
\nAyant quitt\u00e9 Lyon, en 1942, Andr\u00e9 Losay fonde \u00e0 Tr\u00e9forest, dans le pays de Bray, un camp scolaire o\u00f9 une centaine d’enfants dieppois seront h\u00e9berg\u00e9s et pr\u00e9serv\u00e9s des bombardements sur Dieppe, jusqu’\u00e0 la Lib\u00e9ration.. Il continue alors sa collaboration\u00a0 avec le mouvement C\u0153ur Vaillant.
\nApr\u00e8s la guerre,
Andr\u00e9 Losay<\/a> s’essaie \u00e0 de nombreux emplois o\u00f9 il n’excelle gu\u00e8re : repr\u00e9sentant en vin, en machines \u00e0 \u00e9crire, en reproduction de tableaux, ce r\u00eaveur n’est pas un vendeur ! Apr\u00e8s plusieurs ann\u00e9es de ” gal\u00e8re ” , maintenant mari\u00e9 et p\u00e8re d’un premier enfant, Patrick, il trouve, gr\u00e2ce \u00e0 son ami Achille Dol\u00e9, une place de visiteur m\u00e9dical et un logement \u00e0 Champigny (94).
\nIl commence alors \u00e0 \u00e9crire sous le pseudonyme d’Andr\u00e9 DELOR. Ce patronyme d’emprunt \u00e9tant form\u00e9 \u00e0 partir du pr\u00e9nom et du nom de sa femme : DEnise LORphelin. Andr\u00e9 Losay (maintenant DELOR) quitte le terrain connu des chants et des contes pour s’essayer dans le roman historique pour enfants, toujours dans l’esprit ” \u00e9difiant ” de la presse catholique pour la jeunesse.
\nEn 1956, il publie en feuilleton dans ” C\u0153urs Vaillants ” une Bande Dessin\u00e9e ” le dessin dans la caverne “.
\nPara\u00eet \u00e9galement en feuilleton dans ” Ames Vaillantes ”\u00a0 un\u00a0 premier roman ” les machines de la col\u00e8re “. En 1957, para\u00eet chez Fleurus, dans la collection ” Jean Fran\u00e7ois “,
” le r\u00e9volt\u00e9 de Bethl\u00e9em “<\/a>. En 1960, toujours chez Fleurus, dans la collection ” Missions sans borne “, para\u00eet ” Gare \u00e0 toi Taranis “<\/a> Publi\u00e9 une premi\u00e8re fois en 1967, ” Du sang pour le soleil “<\/a> sera traduit en portugais<\/a> et en Italien. Il conna\u00eetra m\u00eame deux \u00e9ditions successives en Italie. (1ere<\/a> et 2eme \u00e9dition<\/a>)<\/p>\n

\"le<\/a><\/p>\n

\"\"<\/a>\"\"<\/a><\/p>\n

Son dernier roman, inspir\u00e9 d’un feuilleton ” le Fou des dunes ” qu’il avait \u00e9crit pour l’hebdomadaire local ” la semaine boulonnaise ” devait s’appeler ” les chemins de Godefroy “. Il para\u00eetra apr\u00e8s la mort d’Andr\u00e9 Losay sous le titre ” Godefroy de Bouillon et ses amis de Boulogne “<\/a><\/p>\n

Arriv\u00e9 en 1964 \u00e0 Boulogne sur mer, Andr\u00e9 Losay consacrera essentiellement les 20 derni\u00e8res ann\u00e9es de sa vie au chant choral. Gr\u00e2ce \u00e0 l’abb\u00e9 Michel Dantan, alors cur\u00e9 de la paroisse Notre Dame, il prend la direction de la chorale paroissiale, \u00e0 laquelle il donnera un r\u00e9pertoire et une aura d\u00e9passant largement son cadre d’origine.
\nC’est comme ma\u00eetre de chapelle de cette chorale, qu’il composera \u00e0 nouveau et, parfois encore, avec un certain succ\u00e8s. ” Plus jamais la guerre ” \u00e9crit et compos\u00e9 en reprenant le cri de Paul VI\u00a0 le 4 octobre 1965 \u00e0 l’ONU fut chant\u00e9 au p\u00e8lerinage des anciens prisonniers et d\u00e9port\u00e9s \u00e0 Lourdes et connut un grand retentissement, comme ” Tous les hommes sont fr\u00e8res “.
\nSi le moralisme un peu simpliste et le patriotisme aujourd’hui d\u00e9suet des ann\u00e9es 30 et 40 se sont peu \u00e0 peu estomp\u00e9s, les valeurs fortes de charit\u00e9, de tol\u00e9rance et d’amour sont de plus en plus pr\u00e9sentes. Le ” Plus jamais la guerre ” n’est pas que l’\u00e9cho de celui du Pape, c’est aussi celui de l’ancien prisonnier, comme celui du contemporain des guerres d’Alg\u00e9rie, d’Indochine et du Viet Nam.
\nAndr\u00e9 Losay qui a toujours profess\u00e9 la d\u00e9testation de la politique, est de plus en plus sensible au sort du tiers et du quart monde. Il cr\u00e9e \u00e0 Boulogne le ” centre d’\u00e9tudes et d’action en faveur du tiers monde “, association caritative, inspir\u00e9e des id\u00e9es de la revue ” Croissance des jeunes nations “. Avec un groupe de jeunes qu’il cr\u00e9e, les ” commandos de No\u00ebl “, il organise des collectes en faveur des d\u00e9sh\u00e9rit\u00e9s. Il participe \u00e0 l’Office municipal de la Culture. Il soutient l’action de l’ordre de Malte en faveur des l\u00e9preux du Cameroun. D\u00e8s la fin des ann\u00e9es 60, il fait de l’alphab\u00e9tisation aupr\u00e8s des immigr\u00e9s, professant m\u00eame qu’il fallait apprendre \u00e0 lire le Fran\u00e7ais \u00e0 ces jeunes immigr\u00e9s dans le Coran pour pr\u00e9server leurs racines morales. (Andr\u00e9 Losay 1980)
\nVers la fin de ses jours, Andr\u00e9 Losay voulut r\u00e9unir dans les deux fascicules ” semper laus ejus ” (
fascicule 1<\/a> et fascicule 2<\/a>), quelques unes de ces compositions et de ses arrangements liturgiques, sans doute pour p\u00e9renniser une partie de son \u0153uvre aupr\u00e8s de ” sa ” chorale.
\nLe jour de son d\u00e9c\u00e8s, le 21 mars 1984, se succ\u00e9d\u00e8rent chez lui, pour lui rendre un dernier hommage, Guy Lengagne le maire socialiste de Boulogne, des amis pr\u00eatres, le pasteur anglican et le responsable local du culte musulman. Il n’aurait sans doute pas r\u00eav\u00e9 de plus beau symbole.
\nCitons pour finir
Jean Pihan<\/a>, lui m\u00eame disparu en 1996, dans la pr\u00e9face<\/a> qu’il f\u00eet au recueil n\u00b02 de ” semper laus ejus ” :<\/p>\n

\"\"<\/a> ” Andr\u00e9, mon ami, mon fr\u00e8re, tu m’es pr\u00e9sent. Tu sais bien que je n’ai jamais admis que l’on dise : nos absents en parlant des ” d\u00e9-funts “, c’est \u00e0 dire de ceux d’entre nous qui ont accompli leur temps de ” fonction ” ici bas. … Ma foi m’assure qu’aupr\u00e8s du P\u00e8re, tu reprends tous ces airs, comme autrefois parmi nous, avec ta fl\u00fbte. Ensemble nous avons chant\u00e9 les enfants, leur id\u00e9al de vaillance, leurs jeux et leurs amis pr\u00e9f\u00e9r\u00e9s : tu te souviens des deux petits nains Perlin et Pinpin, dont tu \u00e9voquais les b\u00e9vues et les m\u00e9saventures. Aux heures douloureuses, nous avons chant\u00e9 le retour du prisonnier que tu as \u00e9t\u00e9 ” te revoir \u00f4 ma patrie “. Puis la certitude du renouveau du pays humili\u00e9 ” France, France tu rena\u00eetras “. Et le triomphe du seigneur : ” Victoire tu r\u00e9gneras “. Et l’intense appel pour une paix fond\u00e9e sur la justice et l’amour ” Plus jamais la guerre “. … Alors je suis s\u00fbr que toi, avec ton petit sourire en coin que je connais, et en toute humilit\u00e9 bien s\u00fbr, tu as su obtenir de faire monter vers Dieu des louanges nouvelles : semper laus ejus in ore meo. Jusqu’\u00e0 ce que, \u00e0 notre tour, ayant accompli notre fonction terrestre, nous soyons admis \u00e0 chanter \u00e9ternellement avec toi “.<\/em><\/p>\n

Dominique Losay Janvier 2004<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

cliquer sur le lien ci-dessous : Andr\u00e9 Losay (1913-1984) le 21 mars 1984, \u00e0 l’\u00e2ge de 71 ans, Andr\u00e9 Losay nous quittait. Semper laus ejus “Semper laus ejus” est le titre qu’il a donn\u00e9 \u00e0 deux recueils de chants pour … Continuer la lecture →<\/span><\/a><\/p>\n","protected":false},"author":2,"featured_media":0,"parent":4,"menu_order":0,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","template":"","meta":{"_s2mail":""},"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/23"}],"collection":[{"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages"}],"about":[{"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/types\/page"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/users\/2"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=%2Fwp%2Fv2%2Fcomments&post=23"}],"version-history":[{"count":9,"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/23\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":184,"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/23\/revisions\/184"}],"up":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/4"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=%2Fwp%2Fv2%2Fmedia&parent=23"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}