{"id":196,"date":"2012-01-12T10:40:46","date_gmt":"2012-01-12T09:40:46","guid":{"rendered":"http:\/\/blog.losay.net\/?page_id=196"},"modified":"2012-01-12T10:42:00","modified_gmt":"2012-01-12T09:42:00","slug":"lorigine-du-patronyme","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/blog.losay.net\/?page_id=196","title":{"rendered":"L’origine du patronyme"},"content":{"rendered":"

L’ORIGINE DU NOM<\/h1>\n

Alors, d’o\u00f9 viennent les Losay (Les Argentin et les autres ) ?<\/p>\n

D’abord, les patronymes se r\u00e9pandent et se rar\u00e9fient : ils ont une vie propre.<\/p>\n

La transmission du nom par les hommes est la \u00ab norme \u00bb fran\u00e7aise jusqu’\u00e0 l’adoption par l’Assembl\u00e9e Nationale le 8 f\u00e9vrier 2001 d’une proposition de loi permettant aux parents de donner \u00e0 leur enfants le nom du p\u00e8re, de la m\u00e8re ou les deux accol\u00e9s.<\/p>\n

En allant vers une telle pratique \u00ab \u00e0 l’espagnole \u00bb, la survie de certains patronymes sera peut-\u00eatre mieux prot\u00e9g\u00e9e. Nous avons un exemple tr\u00e8s proche de risque d’extinction :<\/p>\n

Armand Losay et H\u00e9l\u00e8ne Argentin ont eu trois fils, Ren\u00e9, Georges et Andr\u00e9, tous porteurs du patronyme Losay.<\/p>\n

Ren\u00e9 a une fille, Fran\u00e7oise, et un gar\u00e7on, Jacques. Plus qu’un porteur ! Jacques n’a que des filles? plus de porteur !<\/p>\n

Georges a deux filles, Monique et Nicole.<\/p>\n

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\n1914 : Andr\u00e9 Losay (fr\u00e8re d’Armand) et sa femme au volant, avec ses neveux Ren\u00e9 (\u00e0 l’arri\u00e8re) et<\/em>
\n Georges (marchepied). Cet Andr\u00e9 est un des fils d’Eug\u00e8ne Losay et H\u00e9l\u00e8ne Ouin (sosa \u00a0n\u00b0 8 et 9)<\/em><\/p>\n

Andr\u00e9 a deux gar\u00e7ons, Patrick et Dominique, mais Patrick a trois filles? Dominique a un gar\u00e7on, Adrien qui seul perp\u00e9tue le patronyme, sauf si les filles de Jacques ou de Patrick d\u00e9cident d’avoir des enfants qui portent le nom de Losay.<\/p>\n

On voit que sur trois g\u00e9n\u00e9rations, un patronyme peut \u00eatre menac\u00e9, alors qu’il est tr\u00e8s ancien dans une r\u00e9gion donn\u00e9e. A l’inverse, des familles \u00ab prolifiques \u00bb et riches en gar\u00e7ons peuvent tr\u00e8s vite donner l’impression artificielle d’une \u00ab souche \u00bb. La diffusion actuelle d’un nom et son implantation g\u00e9ographique ne sont que des \u00e9l\u00e9ments indicateurs et non r\u00e9v\u00e9lateurs.<\/p>\n

C’est pour cela que, dans le contexte historique vu pr\u00e9c\u00e9demment, rien n’emp\u00eache de penser que les Losay, comme d’autres familles soient venues d’ailleurs et – pourquoi pas ? – de Haute-Savoie o\u00f9 nous avons trouv\u00e9 des Lozet ou de Suisse o\u00f9 les Losey abondent et sont av\u00e9r\u00e9s depuis le d\u00e9but du XV\u00b0 si\u00e8cle dans le canton de Fribourg.<\/p>\n

Par ailleurs, l’orthographe des patronymes ne s’est stabilis\u00e9e que tr\u00e8s, tr\u00e8s r\u00e9cemment. De mani\u00e8re g\u00e9n\u00e9rale dans la deuxi\u00e8me partie du XIX\u00b0 si\u00e8cle. Ne cherchons donc pas \u00e0 diviser les Losay, Losey, Loz\u00e9, Lozai et autres Lauzet en autant de \u00ab branches \u00bb diff\u00e9rentes.<\/p>\n

On trouvera ainsi, par exemple, qu’un Losey suisse, petit notable de village, change lui-m\u00eame d’emploi d’orthographe de son propre nom dans les ann\u00e9es 1840.<\/p>\n

L’orthographe est plut\u00f4t fonction des habitudes du scripteur, pr\u00eatre ou notaire le plus souvent. Ainsi, on trouvera dans les ann\u00e9es 1680-1700 le cur\u00e9 de Drosay qui \u00e9crira Losay et celui de Crasville la Mallet qui \u00e9crira Loz\u00e9. A Longueil, on trouve fr\u00e9quemment des orthographes diff\u00e9rentes de Lozay jusque dans le m\u00eame acte.<\/p>\n\n\n\n
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\nEug\u00e8ne Losay (sosa n\u00b08)<\/em><\/td>\n
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\net sa femme H\u00e9l\u00e8ne Ouin (sosa n\u00b09)<\/em><\/td>\n<\/tr>\n<\/tbody>\n<\/table>\n

Pour ce qui concerne les patronymes \u00ab parlant \u00bb (descriptif d’un \u00e9tat ou d’une activit\u00e9), la variation la plus usuelle est l’emploi ou non d’un article d\u00e9fini. Mais ceci peut exister pour les noms moins communs. Nous avons tous entendu cela dans nos campagnes : On n’est pas Norbert, mais \u00ab le \u00bb Norbert. Evidemment, les Tellier sont aussi Le Tellier, les Vilain Le Villain, Argentin L’Argentin.<\/p>\n

Le nom de \u00ab famille \u00bb, fait partie d’un tout, avec le pr\u00e9nom, pour distinguer les individus et en m\u00eame temps les attribuer \u00e0 un groupe. C’est Fran\u00e7ois 1er qui fixe en France les d\u00e9buts de l’Etat Civil, avec l’ordonnance de Villers-Cotter\u00eats le 10 ao\u00fbt 1539.<\/p>\n

Cependant, les noms de familles se sont d\u00e9j\u00e0 stabilis\u00e9s bien ant\u00e9rieurement. Comme si souvent, la loi ent\u00e9rine une situation \u00ab soci\u00e9tale \u00bb existante et ne pr\u00e9tend pas transformer les modes de vie ou les habitudes. Pour les familles patriciennes, on trouve des noms propres d\u00e8s le XI\u00b0 si\u00e8cle : un Giffard, par exemple, est un compagnon de Guillaume le Conqu\u00e9rant auquel se rattache, au moins par alliances, de nombreuses familles ainsi nomm\u00e9es dans la r\u00e9gion de Dieppe. Avant d’\u00eatre \u00ab sur scie \u00bb, Longueville \u00e9tait \u00ab Longueville la Giffard \u00bb. Pour les familles plus modestes, en tout cas, on trouve couramment un patronyme stabilis\u00e9 dans la premi\u00e8re partie du XV\u00b0 si\u00e8cle.<\/p>\n

L’origine du nom (onomastique) n’en est pas moins une discipline d\u00e9licate. Parfois les noms ont une origine clairement lisible : nom de lieu, descriptif, origine \u00e9trang\u00e8re? parfois moins !<\/p>\n

Les Anquetil, Turquetil, et autres Coquatrix sont ainsi clairement des noms d’origine nordique. On comprend \u00e9galement bien ce que peuvent \u00eatre les Dubosc, Dubuc ( du bois) ou les Tellier (toiliers). Mais nos anc\u00eatres pouvaient avoir l’esprit ironique. C’\u00e9tait m\u00eame semble-t-il tr\u00e8s r\u00e9pandu. Ainsi, ne cherchons pas un roi derri\u00e8re un Leroy. Au mieux, il \u00e9tait \u00ab le roi \u00bb d’ un concours de quilles ou de tir \u00e0 l’arc, au pire, il y \u00e9tait ex\u00e9crable. Un Leclerc pouvait bien s\u00fbr \u00eatre le lettr\u00e9 (le clerc) mais tout aussi bien l’idiot du village?<\/p>\n

A la question que j’avais pos\u00e9e dans G\u00e9-magazine sur l’origine du nom Argentin, voici ce que r\u00e9pondait Fran\u00e7oise Etievant : \u00ab Quant \u00e0 cet Argentin, ce marin de F\u00e9camp, a-t-il une fois navigu\u00e9 jusqu’en Argentine ? ou en r\u00eavait il au point de s’attirer ce surnom ? Peut-\u00eatre venait il plus simplement d’Argentan ou d’Argenton ou m\u00eame d’Argenteuil ou de l’un de ces sites au nom bas\u00e9 sur le vieux gaulois arganto et o\u00f9 l’on exploitait de toute antiquit\u00e9 quelque filon pr\u00e9cieux de ce fameux m\u00e9tal de lune ?
\nMais peut-\u00eatre n’a-t-il pas eu besoin de tous ces voyages pour acqu\u00e9rir son nom : il lui a sans doute suffi d’un son de voix particuli\u00e8rement pur et clair? \u00bb.<\/p>\n

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\nAd\u00e8le Philippe et son mari Georges Argentin, tous les 2 au centre (n\u00b0 sosa 10 et 11<\/em>)<\/center>
\nPour Losay, on est plus h\u00e9sitant. Il existe un certain nombre de villages ou de hameaux du nom (phon\u00e9tique) de Losay. On en trouve en Charente Maritime, dans l’Orne, en Savoie? Pierre-Henri Billy dans \u00ab origine des noms de villes et des villages de France \u00bb (Ed. Famot, Gen\u00e8ve – 1981) donne aux villages de Lozay (17), de Loisail (61) et de Louzignac une origine commune d’origine latine, \u00ab domaine de Lausius ou de Losenna \u00bb.<\/p>\n

C’est aussi le point de vue de Mme Grave-Bourg, sp\u00e9cialiste d’onomastique, qui, dans un courrier de 1983, faisait de \u00ab Losay : un d\u00e9riv\u00e9 du nom de personne latin et bas-latin Lausius ou Lautius. A l’origine il devait s’agir d’un toponyme (nom de lieu), Lausiacus. Qui repr\u00e9sentait l’ancien domaine d’un Romain du nom de Lausius ou d\u00e9riv\u00e9. Par extension, en tant que nom de famille, Losay d\u00e9signera l’homme habitant ce lieu ou en \u00e9tant originaire? \u00bb<\/p>\n

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\nLe manoir de Vittefleur. 4 g\u00e9n\u00e9rations de Losay ont v\u00e9cu dans le bourg de Vittefleur, mais pas au manoir !! Eug\u00e8ne (sosa n\u00b0 8) qui y est n\u00e9 en 1859, son p\u00e8re, Eug\u00e8ne (sosa 16) qui y est n\u00e9 en 1826, le p\u00e8re de son p\u00e8re, Louis Adrien (sosa n\u00b0 32) qui y est mort en 1860. Le p\u00e8re de celui-ci, Adrien Charles Losay y est mort en 1821.<\/em><\/center>Pour d’autres, au contraire, il faudrait privil\u00e9gier le lien avec une activit\u00e9 ayant trait \u00e0 la Lause, la pierre de toiture traditionnelle du Sud de la France. C’est ce que pense notamment Fran\u00e7oise Eti\u00e9vant : \u00ab Il y a beaucoup et en toutes r\u00e9gions de ces lieux appel\u00e9s Looze, Lauz\u00e9s, Lausa que l’on rapproche parfois d’un latin Lausus, mais plus vraisemblablement du vieux parler provincial : la lausa – la lause – \u00e9tant la lourde pierre plate dont on chapeautait les maisons? \u00bb C’est naturellement ce point de vue qui pourrait avoir la faveur des Lozet de Haute Savoie et des Losey de Suisse, quoique l’origine latine y soit tout aussi plausible.<\/p>\n

Ainsi, dans la rubrique \u00ab Gens d’ici et d’ailleurs \u00bb d’un journal suisse, la Tribune de Lausanne, (18.06.1989), Charles Montandon fait de \u00ab Losey une forme patoise de l’osier, rappelant une plantation de saules ou un producteur d’osiers pour la vannerie. Lozet fait aussi penser \u00e0 l’oiseau (vieux fran\u00e7ais Osel), comme Loiseau, Loisel, Oselet (oiselet), Maloiseau (mauvais oiseau) \u00bb On peut penser \u00e9galement au \u00ab loos \u00bb flamand qui d\u00e9signe un cours d’eau. On d\u00e9couvrira \u00e9galement plus loin le mot wallon \u00ab los\u00e8 \u00bb qui d\u00e9signe une b\u00eache.
\nPour l’heure, nous en resterons \u00e0 nos anc\u00eatres du coeur du pays de Caux au milieu du XVII\u00b0 si\u00e8cle. On ne peut d\u00e9sesp\u00e9rer de trouver de nouvelles sources pour remonter \u00e0 des origines plus lointaines? avec un oeil attentif sur ces Losey suisses peut \u00eatre venus jusqu’au c\u00f4tes normandes avec le service mercenaire? ? ? en attendant de trouver ce fameux Lausius !<\/p>\n

Le patronyme L’Orphelin donne l’apparence d’une originaire claire : il serait ce qu’on appelle un patronyme \u00ab parlant \u00bb, c’est \u00e0 dire explicite d’une situation (comme Dubois, par exemple).
\nOn aurait ainsi la descendance de quelqu’un qui, au moment de la formation des noms de famille, au XIV\u00b0 si\u00e8cle sans doute, aurait \u00e9t\u00e9 appel\u00e9 ainsi pour d\u00e9signer sa situation familiale.<\/p>\n

Ce qui surprend dans le patronyme L’Orphelin, c’est sa relative raret\u00e9 sur l’ensemble du territoire. Il est, bien s\u00fbr, extr\u00eamement pr\u00e9sent dans la r\u00e9gion dieppoise, mais ceci est \u00e0 mettre au cr\u00e9dit du nombre important d’enfants portant ce nom dans la r\u00e9gion depuis la fin du XIX\u00b0 si\u00e8cle. Cependant, s’il s’\u00e9tait agi de d\u00e9signer des orphelins, qui ne manquaient pas au Moyen- Age, on devrait s’attendre \u00e0 voir dans Lorphelin un nom de famille tr\u00e8s r\u00e9pandu dans tout le pays. Or il n’en est rien. On peut m\u00eame dire qu `il y a une relative concentration en Normandie, si on ajoute \u00e0 la branche cauchoise, la famille Lorphelin de notables de la r\u00e9gion d’Alen\u00e7on (g\u00e9n\u00e9alogie du Docteur Didier Lorphelin, de Paris).<\/p>\n

Une autre piste serait de tourner le dos au caract\u00e8re \u00ab parlant \u00bb du nom. On peut alors essayer de rattacher le patronyme Lorphelin au vieux nom germain latinis\u00e9 en Ulfinus qui a essaim\u00e9 tant\u00f4t sous la forme de Vulfin ou sous celle d’Orfin (Orphin). Il existe d’ailleurs un village du nom d’Orphin dans les Yvelines.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

L’ORIGINE DU NOM Alors, d’o\u00f9 viennent les Losay (Les Argentin et les autres ) ? D’abord, les patronymes se r\u00e9pandent et se rar\u00e9fient : ils ont une vie propre. La transmission du nom par les hommes est la \u00ab norme … Continuer la lecture →<\/span><\/a><\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"parent":3,"menu_order":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","template":"","meta":{"_s2mail":""},"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/196"}],"collection":[{"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages"}],"about":[{"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/types\/page"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=%2Fwp%2Fv2%2Fcomments&post=196"}],"version-history":[{"count":3,"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/196\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":198,"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/196\/revisions\/198"}],"up":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/3"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/blog.losay.net\/index.php?rest_route=%2Fwp%2Fv2%2Fmedia&parent=196"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}